Thèse L’imaginaire littéraire : entre mythe et religion.pdf

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Le concept de l’imaginaire qui généralement s’oppose au réel constitue un champ de recherche considérable. Plusieurs définitions se proposent à nous à travers plusieurs disciplines. L’imaginaire est défini dans le Dictionnaire fondamental du français littéraire comme étant un « ensemble constitué par les représentations ou les images qui habitent l’esprit d’un artiste ou d’une collectivité ». Cette définition prend en charge l’imaginaire d’un individu avec l’incertitude et la fragilité de tout un chacun. Quant à l’imaginaire collectif d’une société donnée, il s’installe par exemple en l’image du Bien et du Mal qui est associée dans la plupart des civilisations aux anges et aux démons. Cet imaginaire collectif est ancré dans l’inconscient collectif.


La représentation est l’image créée par l’esprit d’un individu, voire d’une collectivité. L’esprit est mieux cerné par la psychanalyse car elle traite le Moi de l’individu (l’auteur, le personnage, le narrateur…) à travers l’inconscient individuel. En revanche, pour la représentation collective (d’une société, d’un peuple, d’un groupe, d’une époque …), elle met en œuvre l’imaginaire collectif selon un inconscient collectif.

Quant à la grande influence de la religion et du mythe sur l’écriture du romancier, elle marque sa culture et celle de l’Autre. Une perspective qui vise l’influence d’anciens mythes, des mythes directeurs et/ou fondateurs et leurs transformations dans les écrits. Un travail colossal que Gilbert Durand a pris soin de détailler dans ses recherches.

Ce processus de création littéraire et artistique a suscité beaucoup d’intérêt dans la science à travers le temps. Ce qui frappe dans l’écriture de Salim Bachi, c’est l’intérêt que porte cet auteur aux biographies, mais surtout à la mort dans son processus de création littéraire. Si les faits sont réels, pourquoi s’obstiner à le qualifier de roman ? Comment pouvons-nous déceler les faits réels des faits fictifs ? Une confusion s’installe et tant d’interrogations nous poussent à entamer cette recherche pour déterminer le fonctionnement de ce processus.

Thèse L’imaginaire littéraire de Salim Bachi : entre mythe et religion

Thèse L’imaginaire littéraire : entre mythe et religion

THÈSE Présentée pour l’obtention du diplôme de DOCTORAT

Spécialité : Science des textes littéraires


Résumé de la thèse Thèse L’imaginaire littéraire : entre mythe et religion.pdf

Rappelons que notre recherche vise l’imaginaire littéraire d’un écrivain, celui de Salim Bachi. Un écrivain né en Algérie et qui s’est fait connaitre en France. L’imaginaire constitue un vaste champ de recherche, pris en charge par la psychanalyse, la mythocritique, la mythanalyse, l’anthropologie, etc. De ce fait, notre travail s’est concentré sur l’approche durandienne, qui a puisé ses notions de tous ces domaines. Notre objectif est celui de cerner l’imaginaire individuel à travers l’analyse de sept livres d’un seul écrivain dans une période qui dépasse de peu une décennie. Une recherche qui prend en charge l’imaginaire individuel, à savoir celui d’un écrivain à travers ses écrits. Le monde littéraire lui compte treize écrits jusqu’à 2018, alors que notre corpus, visant les écrits biographiques et autobiographiques, est constitué de sept écrits seulement, deux récits et cinq romans. Chacun d’eux met en exergue la vie d’une personne particulière qui a laissé sa trace dans l’Histoire ou en littérature.

Les écrits à dominance (auto)biographique étaient visés dans cette étude. Ils s’articulent autour de la vie ou de la mort d’une personne célèbre et médiatisée à partir de 2005. L’année de son premier récit autobiographique, le premier d’une série du même genre. Plusieurs romans se sont suivis après ce récit (2006, 2008, 2012, 2013, 2015). En 2017, Salim Bachi publie un autre récit mettant en exergue son enfance et sa scolarité.

Ces écrits ne sont pas les seules publications de l’auteur. Il commence sa carrière littéraire en 2001, avec son roman Le Chien d’Ulysse, suivi de La Kahena en 2003, d’un recueil de nouvelles en 2006 et deux autres romans, l’un en 2010, Amours et Aventures de Sindbad le Marin et l’autre au début de 2018 Un jeune homme en colère. A la fin de la même année, il publie un livre instructeur mettant en exergue la vie de plusieurs écrivains sous une forme hybride mêlant le genre biographique et le récit de voyage, intitulé L’exil d’Ovide.

Les écrits de Salim Bachi sont aussi bien variés qu’identiques dans la mesure où l’auteur explore deux mondes différents (occidental et oriental) en prenant comme sujet d’écriture une personne. Cette personne est réelle, marquant son nom en or ou avec du sang dans le livre d’Histoire. L’auteur puise dans ses écrits de sa vie, des livres d’Histoire mais aussi de l’actualité et pourtant c’est dans la catégorie « roman » que ses écrits s’inscrivent. Le roman est synonyme de fiction dans la définition de ce concept. Une contradiction s’impose quand le sujet est réel mais se trouve dans un cadre fictionnel.

C’est dans la perspective de comprendre où s’arrête la réalité et commence la fiction, ou vice versa que notre recherche s’était aventurée.

Notre recherche s’inscrit dans le cadre d’analyse textuelle, mettant en œuvre l’interprétation et le commentaire de certaines données. L’imaginaire autant que champ d’investigation forme une branche difficile à saisir parce que c’est à travers de nombreuses disciplines qu’il a été exploré, à savoir la psychanalyse avec la mise en œuvre de l’inconscient. La mythocritique en faisant référence aux mythes fondateurs et à la mythanalyse, dégageant la transformation des mythes à travers l’espace et le temps. L’imaginaire se forme d’images et de représentations de maintes cultures. Les voyages et les explorations renforcent la vision commune ou individuelle du monde. Complémentaires dans l’ensemble, l’imaginaire individuel de tout un chacun constitue une parcelle de l’imaginaire collectif.

Dans le cadre de cerner l’imaginaire littéraire, un processus de structuration des textes de Salim Bachi a été établi pour répondre à la problématique suivante : comment se forme l’imaginaire littéraire de l’auteur ? L’idée que l’imaginaire individuel puise ses sources de l’imaginaire collectif est la première hypothèse proposée. L’aspect historique est le plus dominant constitue la deuxième hypothèse. En d’autres termes, dans un roman, l’historisation marque l’aspect réel de la vie du protagoniste et la fiction prend en charge ses pensées, ses sentiments et ses rêves, mettant en œuvre des archétypes. Ces derniers forment généralement l’imaginaire collectif. En se basant sur la thèse de Durand, nous relevons la structure d’historisation dans le régime Nocturne. Elle gère l’aspect réel de l’écrit. Quant aux pensées, aux rêves et aux sentiments, ils sont pris en charge par la fiction à travers les structures du régime Diurne.

L’imaginaire de l’auteur est dominé par cet aspect réel, représenté par les structures synthétiques. Le monde intérieur baigne dans une atmosphère de doute, exprimée sous forme d’antithèses. Les personnages de l’auteur sont à son image. Ils doutent, ils s’interrogent et ils se posent de nombreuses questions qui exposent le pour et le contre dans le but de trouver le chemin de la vérité.

Dans cette perspective, deux parties sont consacrées à notre recherche : la première touche l’aspect théorique mettant en exergue les concepts qui tournent autour de

l’imaginaire et la deuxième, pragmatique mettant en œuvre une grille d’analyse inspirée des travaux de Gilbert Durand. La première partie rassemble les différentes notions qui tournent autour de l’imaginaire. Elle fait le point sur ce qui constitue les bases de l’imaginaire. Les travaux de Jung et de Lacan mettent l’inconscient en valeur, l’inconscient aussi bien individuel que collectif. Jean Paul Sartre s’appuie quant à lui sur la conscience qui considère la formation de l’image comme irréelle. Gaston Bachelard matérialise ce phénomène avec les quatre éléments (air, feu, eau, terre). L’esprit saisit l’image en l’associant à la matière.

Durand s’inspire de ces classifications pour en constituer une autre plus détaillée et qui touche plusieurs domaines. La classification isotopique des images chez Durand révèle la peur intense de l’homme face à la fuite du temps. Une peur consciente et parfois inconsciente de la mort. Cette classification discerne des archétypes qui distinguent des images de luttes, de gloire, d’héroïsme et de refuge.

Les travaux de Gilbert Durand instaurent une théorie de systématisation des images. A partir de cette dernière, une grille d’analyse a été établie sous forme d’un tableau de classification. Néanmoins, quelques structures seulement sont exploitées pour déterminer l’imaginaire de l’auteur. Une grille qui assemble les images obsédantes, formant les constituants à caractère dominant dans son écriture à savoir les mythes, l’Histoire, la religion, la biographie et l’autobiographie.

La deuxième partie prend en charge sept livres sur treize afin d’analyser les écrits à caractère (auto) biographique de l’auteur cherchant les structures dominantes. Un ensemble d’écrits qui met en exergue les écrits à dominance biographique et l’autobiographique à travers une période de douze ans entre 2005 et 2017 faisait l’objet de notre analyse. L’ordre de la publication de ses écrits ne constitue pas un élément pertinent pour notre recherche. Ses écrits montrent un certain intérêt pour ce qui se passe dans le monde politique, religieux, mettant en relief le monde littéraire et artistique.

L’analyse répartie en trois chapitres englobe sept livres : deux autobiographies et cinq romans à caractère biographique non pas dans un ordre chronologique de leur parution, mais c’est en fonction du genre et du thème dominant de l’écriture. Le premier chapitre prend en charge l’analyse des deux romans à caractère biographique : Le dernier été d’un jeune homme (2013) et Le Consul (2015). Le deuxième englobe aussi d’autres romans du même caractère au nombre de trois : Tuez-les tous (2006), Le Silence de Mahomet (2008), Moi, Khaled Kelkal (2012). Le troisième chapitre forme l’analyse des autobiographies, les deux récits dans lesquels l’auteur raconte sa vie, ses voyages et ses rencontres : Autoportrait avec Grenade (2005) et Dieu, Allah, moi et les autres (2017).

Les deux premiers chapitres abordent les écrits à dominance biographique en mettant deux cultures en valeur, occidentale et orientale. La première culture, à savoir occidentale, est mise en valeur à travers les récits d’Albert Camus et d’Aristide de Sousa Mendes. Même si Albert Camus, comme Salim Bachi, a été partagé entre deux mondes. Quant au deuxième chapitre, nous y avons classé des écrits sur des personnages arabes comme le Prophète, un des terroristes du World Trad Center et Khaled Kelkal, mettant l’Islam et ses principes en rigueur. L’auteur explore des sujets médiatisés tels que le terrorisme et les attentats, allant jusqu’à chercher les sources de toute une doctrine dite radicale par certains. Le troisième chapitre met en exergue l’autobiographie de Salim Bachi qui se cherche à travers une quête de la vérité. Le choix du classement de ses écrits dans la partie d’analyse s’est fait selon une approche thématique et non pas selon une approche chronologique de leurs publications. Cette approche place la culture occidentale au centre de la thématique d’un premier jet d’analyse et l’Islam dans un autre, gardant les impressions de l’auteur dans un dernier chapitre. Les structures schizomorphes sont imposantes, si nous nous référons aux sept figures de l’analyse. Ces figures établies grâce au tableau de classification des images où les représentations imageantes de la chute et du gigantisme, mais surtout celle du dualisme de l’antithèse sont introduites. La femme constitue une imposante image dans la représentation de chaque régime. Dans le régime Diurne, elle est représentée comme la femme fatale ou la sorcière, contrairement au régime Nocturne, elle est décrite comme la femme douce en l’image de la mère protectrice et aimante.

L’Historisation met en œuvre des faits et des évènements qui marquent et touchent le monde entier ou du moins toute une communauté. Les faits réels qui marquent la vie des personnages font partie de l’historisation car ces derniers ont marqué l’Histoire par leurs actions, bonnes ou mauvaises, à savoir Khaled Kelkal, Aristide de Sousa Mendes, Le Prophète des musulmans, ou par leurs écrits comme Albert Camus. L’auteur relate des faits et des impressions personnelles aussi dans son autobiographie dans un cadre moins fictionnel.

Les thèmes abordés dans l’écriture de Salim Bachi sont la mort, la solitude, l’exil, le silence qui se dégagent à travers des souvenirs. L’auteur s’inspire de sa vie privée pour écrire ses romans comme tout autre écrivain. Il dévoile sa vie, sa maladie, ses discussions avec son éditeur, ses écrits, ses rencontres, ses voyages mais aussi ses propres pensées dans son premier récit. C’est à partir de cette expérience autobiographique que l’auteur se penche sur le genre d’écrits à caractère biographique. Son obsession pour l’Espagne est tout aussi redondante que celle de la mort. L’image des ombres et des morts qui prennent la parole semble partager la représentation typique de la schizophrénie En d’autres termes, la vie de l’auteur et celle de ses personnages s’inscrivent dans le régime Diurne, quand les pensées contradictoires ou obsessionnelles sont de rigueur. Par contre, quand l’auteur relate des évènements historiques, le régime Nocturne refait surface et la structure historienne s’impose. N’empêche que d’autres indices peuvent être des repères pour désigner dans quelle structure se trouve un texte à savoir les figures de style. Les structures qui comportent un nombre important de figures de style sont les structures mystiques. Elles impliquent l’euphémisation, la litote, l’antiphrase, mais aussi des formes qui se répètent comme la double négation ou l’emboitement. Quant aux structures synthétiques, l’hypotypose est la seule figure de style importante qui met la description imageante et animée d’une scène réaliste en valeur. Dans le régime Diurne, en l’image de ses structures schizomorphes, l’antithèse est la plus appropriée pour désigner le mot et son contraire, pour ressasser les contradictions comme la vie et la mort, le jour et la nuit, les ténèbres et la lumière, la raison et la folie, etc.

Les images redondantes déterminent les structures dominantes. Si dans une autobiographie, en dehors de ses sous-genres, les structures dominantes sont celles des structures schizomorphes. Quelles sont les structures dominantes dans une écriture à caractère biographique ou encore dans une fiction ? Ces structures forment l’imaginaire de l’écrivain, individuel en l’occurrence, ainsi que l’imaginaire collectif. Le genre (auto)biographique suppose une dominance de la structure historienne, mais sauf Le Silence de Mahomet, les structures schizomorphes sont aussi récurrentes que les structures synthétiques. Ces dernières marquent l’aspect historique, voire réel de l’écriture, quant aux premières, elles gèrent les images et les représentations obsédantes dans l’écriture de Salim Bachi.

Le roman prend le qualificatif de fiction même en relatant des faits réels suite à la dominance du régime Diurne à travers ses structures. Dans le graphique récapitulatif418 des écrits de Salim Bachi, dans un ordre chronologique de leur publication, les structures schizomorphes du régime Diurne ainsi que les structures synthétiques et les structures mystiques du régime Nocturne y sont représentées. Nous pouvons y noter la dominance des structures schizomorphes dans les deux récits, où l’imagination est de rigueur, imposant des pensées antithétiques qui vacillent entre la vie et la mort.

Dans les romans qui relatent la vie des terroristes, à savoir Khaled Kelkal et l’un des terroristes du 11 septembre 2001, les structures schizomorphes sont aussi très dominantes dans la mesure où nous notons plus de questions que des réponses dans son écriture. La quête du pourquoi des actes de ses personnages suscite des hypothèses sur l’injustice de la vie, la solitude, le racisme, la faiblesse psychologique permettant à d’autres personnes de profiter de ces circonstances pour recruter des kamikazes. Ces hypothèses relèvent du domaine de la fiction même si des recherches les corroborent. Quant aux romans qui relatent la vie d’Albert Camus et d’Aristide de Sousa Mendes, les structures schizomorphes et les structures synthétiques sont identiques ou presque.

Ce rapprochement s’est instauré dans la mesure où leurs vies semblent sans points d’ombre, du moins celle d’Albert Camus avec ses écrits, son parcours ainsi que son engagement, contrairement à celle d’Aristide de Sousa Mendes, car si les faits de son parcours sont tracés dans les livres d’Histoire, les raisons qui ont poussé un ambassadeur très respecté à transgresser les ordres de ses supérieurs pour sauver des fugitifs restent inexpliquées. L’auteur use de son imagination et de ses interprétations pour dresser un portrait psychologique de son personnage, mettant son acte sous l’effet de la mauvaise conscience et de la culpabilité. Etant un chrétien très croyant, le fait de tromper sa femme, avec qui il a eu quatorze enfants, lui pesait énormément. Pour se racheter et se rapprocher de Dieu, il passe des nuits entières à signer des visas afin que des milliers de personnes soient sauvés de la tyrannie d’Hitler.

Le roman dans lequel les structures synthétiques dépassent de loin les structures schizomorphes, mettant en œuvre la structure d’historisation, est Le Silence de Mahomet.

Le personnage de ce roman est le Prophète Mohammad (QSSL). L’auteur a pris soin de respecter sa vie en révélant les faits tirés dans les livres d’Histoire. Ce personnage a intéressé de près aussi bien les chercheurs orientaux qu’occidentaux. L’imagination s’avère très réduite du moment que sa vie est mise sous la lumière dans les moindres détails. Ce flux d’informations sur ce personnage révèle son importance dans l’univers des musulmans, autant que guide suprême, mais aussi dans le monde occidental qui essaye de comprendre ce personnage fascinant par sa sagesse et sa capacité de s’entourer de personnes fidèles. Faire de l’icône de l’Islam un personnage de roman est un acte osé qui suscite d’autant plus de prudence dans le choix des évènements qui l’entourent. Un choix qui se révèle précis avec peu d’imagination. Cette dernière ne manque que parce que la vie du Prophète ne marque aucun point d’ombre, que tous les détails de sa vie ont été révélés, traités et racontés afin d’en faire un modèle pour toute une communauté. La part de l’imagination s’approprie les différentes hypothèses développées sur Sa vie.

Des trois structures, les structures mystiques sont les seules à garder le cap plus ou moins stable. Sur la Figure 8, en Annexe 3, le trait représentatif de ces structures connait des hauts et des bas à travers douze ans de publication. Seulement, nous pouvons considérer que cette oscillation ne prend pas en compte le nombre de pages du tableau de classification qui varie selon le nombre de pages du livre. En d’autres termes, les taux qui représentent les structures mystiques sont stables et invariables comparant aux autres structures. Stables dans la mesure où ces structures sont toujours inférieures aux autres, à savoir les structures schizomorphes et les structures synthétiques, sauf pour les deux premiers livres de notre corpus (Autoportrait avec Grenade, 2005 et Tuez-les tous, 2006).

Cette représentation marque l’intérêt que l’auteur porte à travers le temps à l’aspect réel et documentaire de l’écriture. Si dans les deux premiers livres, la réflexion intérieure est guidée par l’intuition et le pouvoir de sentir les choses et les êtres, l’écriture devient après 2008, de plus en plus précise pour moins de confusion.

Dans le cadre d’une recherche plus profonde qui touche le cadre temporel ainsi que l’aspect communautaire, nos perspectives viseront un corpus plus large qui comporte plusieurs auteurs d’une même communauté, à savoir les écrits des écrivains algériens qui ont été publiés à la même période que ceux de Salim Bachi, entre 2000 et 2017. Un travail qui mettra en exergue un imaginaire collectif. Ce travail permettra de faire un rapprochement entre l’imaginaire littéraire de Salim Bachi et celui des écrivains algériens.

Des auteurs marquant le monde littéraire avec des écrits qui s’inscrivent dans la catégorie documentée et/ou provocatrice comme : Boualam Sansal (2084, La fin du monde, 2015 Le village de l’Allemand, 2007, Rue Darwin, 2011, Le train d’Erlingen, 2018). Kamel Daoud, (La préface du nègre, 2008, Meursault contre-enquête, 2013, Zabor ou les psaumes, 2016, Le peintre dévorant la femme, 2018). Abdelkader Djemai (Le nez sur la vitre, 2004, Une ville en temps de guerre, 2013) et Rachid Boudjedra (L’hôtel Saint Georges, 2007, Les figuiers de barbarie, 2010, La dépossession, 2017 les contrebandiers de l’Histoire, 2017). Les écrivains s’inspirent de leur vie sans en faire étalage dans leurs romans. Des personnages et des expressions qui persistent dans leurs romans à travers le temps marquent la distinction obsessionnelle dans leur écriture. La guerre, la mort, la puissance de la femme restent les thèmes qui gèrent cette écriture. Si l’écriture de ces auteurs algériens partage les mêmes thèmes que l’écriture de Salim Bachi, marque-t-elle la même dominance des structures que celle des écrits de notre corpus ? L’aspiration à ce projet se révèle ambitieuse dans la mesure où l’écriture à dominance biographique et autobiographique ne sera pas la seule à étudier mais aussi la fiction en général. En d’autres termes, notre objectif sera de cerner l’imaginaire collectif en prenant en compte plusieurs livres du nouveau millénaire (romans, nouvelles, récit, pamphlet) de plusieurs écrivains algériens (Sansal, Daoud, Djemai, Boudjedra) à travers une période de dix ans.

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